Histoire complète de Normanville

Les Châteaux de Normanville

Édition du 1er novembre 2020.

Les Châteaux de Normanville, Eure.

La Dynastie des Bochart de Champigny de Normanville.

L’histoire de Normanville débute très tôt, successivement un fief, une seigneurie, une baronnie, un marquisat, une paroisse et enfin depuis 1792, une commune, qui avec l’urbanisation a pris le pas sur les châteaux.

Bien entendu, elle s’identifie également aux familles qui les construisirent et qui les occupèrent et dont la plupart furent mêlées avec plus ou moins d’importance à l’histoire de la Normandie et même à l’histoire de France.

Ces châteaux continrent sans aucun doute archives et bibliothèques.

Hélas, au cours des siècles, les guerres, les pillages, les successions et les partages, voire les incendies, les révolutions, les occupations militaires étrangères firent que ces archives ne sont pas arrivées jusqu’à nous ou que très partiellement et aucune sur le site même de Normanville.

Des recherches ont tout de même permis de retrouver, sans interruption, ou presque, le fil conducteur des familles qui se succédèrent pendant des siècles.

Au Xème siècle, le paysage normand est sensiblement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. Non pas dans son relief bien sûr, mais dans sa végétation et son environnement. Le pays, comme l’ensemble de la France, est couvert aux trois quarts de forêts. Elles sont sillonnées de chemins et de sentiers que parcourent cavaliers et piétons. Par ces moyens de locomotion, on prenait le chemin le plus court. Les premières routes empierrées, œuvre des Romains, sont peu nombreuses. La luxurieuse végétation de l’époque provoque un climat plus humide qu’aujourd’hui. Les cours d’eau ont un régime plus abondant et débordent fréquemment de leur lit. La basse vallée de l’Iton ne déroge pas à ces conditions climatiques ; elle est en partie marécageuse et peu peuplée, en dépit de la proximité d’Évreux qui a déjà des siècles d’existence. L’Iton sert au flottage du bois coupé dans les très importantes forêts existantes sur le territoire.

L’étymologie du nom qui signifie “le domaine de l’homme du Nord” donne à penser qu’il pourrait s’agir d’un terroir aménagé par des vikings devenus normands.

Histoire : Normanville signifie “domaine de l’homme du Nord “.

Extrait du dictionnaire historique de toutes les communes du département de l’Eure.

Histoire. Géographie. Statistique. Par M. Louis-Etienne Charpillon (1817-1894), ancien juge de paix à Gisors, avec la collaboration de M. l’Abbé Anatole Caresme (1815-1876), précédé d’une préface d’Alexandre Dumas père.

Cet ouvrage est publié sous le patronage du Conseil Général et de M. le Préfet de l’Eure.

Tome II. Les Andelys, chez Delcroix, libraire-éditeur, 64 rue Grande. 1879.

En 946, à la suite de la conférence de Jeufosse et de la paix conclue avec le roi Lothaire le Duc Richard 1er de Normandie, dit Richard Sans-Peur, (930-996), par une charte, donne Saint-Vaast-sur-Dieppe, Normanville et Caër à la Cathédrale de Rouen. Vers la même époque Roger l’Echanson donna la dime de la terre qu’il avait à Normanville. Le duc Robert approuva cette donation en 1030. Pendant les troubles qui se produisirent durant la minorité de Guillaume le Batard la cathédrale de Rouen perdit ses terres de la vallée d’Iton : Caër, Normanville, etc. Ces terres devinrent la propriété de Roger de Beaumont. En 1068 ce seigneur donna à Saint-Léger de Dreux le patronage des églises de Caër, Normanville, et Saint-Germain-des-Angles. C’est lui qui nous parait avoir bâti la forteresse de Normanville.

Vers 1110, Robert, comte de Meulan donna aux moines de Saint-Taurin une rente d’un muid de froment, un autre de braisi avec la dime des moulins de Normanville. Quelques années après, Morin du Pin, précepteur des enfants du comte, reçut de lui, à titre de récompense, une dime à Normanville, qu’il donna, en 1117, à Saint-Léger-de-Préaux. Il est probable qu’au moment de la conquête de la Normandie, par Philippe II Auguste, en 1024, ce prince confisqua Normanville sur Robert de Leycester et sur Robert de Meulan IIèmedu nom. Il échangea ce domaine en 1225, avec Simon de Poissy, contre une terre de Beaufort-en-Vallée.

En 1230, Simon de Poissy, chevalier et seigneur de Normanville, remet aux Lépreux d’Évreux toute la moute qu’ils devaient pour leur terre de Saint-Germain-des-Angles. Il mourut en 1249, et fut remplacé par son fils Simon dit de Normanville, simple écuyer. De son temps une enquête eut lieu sur ses empiétements et ceux de son père ; Simon de Villiers et Robert de Bouttemont les dénoncèrent.

Isabelle de Poissy épousa, en 1403, Jehan des Landes, seigneur des Landes, auquel elle apporta la seigneurie de Normanville. Leur fille, Jeanne des Landes, épousa, vers 1420, Renaud de Nantouillet, qui fut dépouillé de ses terres par les Anglais. Il est probable que Renaud de Nantouillet IIème du même nom, mourut sans prospérité. Jeanne se remaria à Philipe de Melun lui apportant ainsi Normanville.

Charles-de-Melun (1420-1468) devient le favori du roi Louis XI (1423-1483) qui va jusqu’à l’admettre dans son lit. Que ce petit seigneur du fief de Normanville, tout près d’Évreux, ait réussi à se hisser si haut dans la faveur royale ne relève pas du miracle. Pour y parvenir, il suffisait d’attirer l’attention du roi. En sa qualité d’écuyer, il choisit très tôt de suivre Louis de France dans le Dauphiné, il est nommé Lieutenant Général du Royaume. Il combat contre tous les ennemis du Roi et notamment contre la Ligue du Bien Public (Révolte des Princes et Seigneurs contre l’autorité Royale). Il contribue à faire condamner le célèbre comte de Dammartin, Antoine de Chabannes, un des ligueurs. Il recueille tous les biens de celui-ci.

En mars 1465, il devient lieutenant général du roi à Paris et de l’Ile de France. Le 12 mars, après avoir organisé la défense de Paris, il repousse les 25.000 soldats du comte de Charolais, membre influant de la Ligue du Bien Public.

Une cabale est montée par les ennemis d’hier qui l’accuse d’avoir vendu des emplois publics, d’avoir soustrait des pièces à la Justice et d’avoir entretenu des intelligences avec le duc de Bretagne. Il aurait organisé lui-même un attentat contre l’évêque d’Évreux. Il aurait également séduit la femme d’Antoine de Chabannes qu’il venait d’embastiller. Il est aussi soupçonné d’avoir, le 16 juillet 1645, lors de la bataille de Montlhéry opposant l’armée royale aux troupes coalisées des Ligueurs d’avoir ouvert les portes de la capitale aux vainqueurs, en l’occurrence aux Ligueurs !

Il est arrêté en juillet 1467 dans son Château de Normanville, dont une partie seulement est achevée.

Il est mis en disgrâce, dépouillé de ses biens et accusé de haute trahison.

Il fut torturé, enfermé au Château-Gaillard, puis décapité sur le marché des petits-Andelys, le 22 août 1468.

En 1471, le roi Louis XI reconnait que l’accusation contre Charles de Melun était fausse et sans cause. Sa famille rentre en grâce en 1471 et retrouve tous les biens qui lui avaient confisqués. Marié le 21 janvier 1453, son épouse Anne Philippe de La Rochefoucauld (1445-1470) lui donne entre autres un fils né à Normanville au printemps 1466 : Louis, Baron des Landes, Seigneur de Normanville, il avait à peine deux ans à la mort de son père. Placé sous la garde du Roi, il obtint ses lettres de mainlevée le 19 décembre 1487.

A cette époque le petit village de Normanville comprenait 28 feux, foyers qui paient un impôt, et quatre fermes tributaires du château, d’où son importance. Il servait d’avant-garde pour la ville d’Évreux.

De nouveau entre les mains des anglais pendant quelques années, le château reste un lieu de résistance ou bien d’une résidence pour l’été ou pour la chasse. Il est rasé au milieu du XVème siècle pour être reconstruit. Charles de Melun, un des propriétaire, demeure le plus célèbre habitant de Normanville.

La Poterne, seul vestige du château, a conservé des écus gravés.

Après Philippe de Melun, Charles Ier de Melun, Louis de Melun, Adrien de Melun, Charles II de Melun, furent successivement seigneurs de Normanville, jusqu’en 1564. Madeleine de Melun fille héritière de Charles II de Melun, épousa le 2 mars 1572, Louis de Champagne, comte de la Suze. Leur fils Louis II de Champagne, comte de la Suze, marquis de Normanville apprit le métier de la guerre sous l’ordre de Gustave Adolphe, roi de Suède.

En 1617 il défendit pour les protestants, la ville de Soissons, contre toute l’armée de Louis XIII. En 1621 il se jette dans Gergeau près d’Orléans, qu’il défend avec opiniâtreté contre le comte de Saint-Pol, quelques jours après il était battu par les royalistes près de Beaugency (Loiret).

Le 8 septembre 1622, la Suisse le demande pour généralissime avec la permission du Roi. Après la prise de La Rochelle, en 1628, il se remit au service de la France. En 1633, il prit une grande part à la victoire de Coblentz et à la prise de Freidemberg. Il assistait au siège de Nancy, et il s’empara de la ville de Charmes (Vosges). Il mourut en 1637 à Montbéliard (Vosges). Sa veuve Charlotte de la Rochefoucault, mourut le 6 septembre de la même année.

En 1640, leur fils Gaspard de Champagne, obtint du roi Louis XIII, un brevet confirmatif pour posséder les comtés donnés à son père. De ce fait il devint baron de Normanville. En 1649, l’armée du comte d’Harcourt occupée au blocus d’Évreux, commit des dégâts importants à Normanville. Après avoir, vainement, tenté d’entrer dans Évreux il avait installé au château de Normanville une garnison, pour le parti de la cour.

En 1662, Gaspard de Champagne, prit pour épouse, Louise de Gallerande, morte en 1669. Il eut pour héritier, Claude de Champagne, son fils.

De nouveau entre les mains des anglais pendant quelques années, le château reste un lieu de résistance ou bien d’une résidence pour l’été ou pour la chasse. Il est rasé au milieu du XVème siècle pour être reconstruit. Charles de Melun, un des propriétaire, demeure le plus célèbre habitant de Normanville.

La Poterne, seul vestige du château, a conservé des écus gravés.

Les bases de l’église datent de 1510. En 1592, les protestants avaient ouvert un prêche à Caër.

A cette époque, les habitants étaient installés sur les collines et non dans la vallée. Les trajets se faisaient par voie navigable.

Les propriétaires vont se succéder le plus souvent par les mariages et par les femmes. L’histoire de Normanville est liée à celle de la France. Le Château (fort) quant à lui est situé au fond de la vallée. Les canaux sont utilisés pour le drainage mais aussi pour la défense, en servant de barrages qui sont ouverts pour freiner l’ennemi. De chaque côté de la vallée de l’Iton, depuis Évreux jusqu’à Brosville, sur les coteaux, les vignes servaient aussi à payer une rançon aux Anglais qui appréciaient ce vin alors que les Normands qualifiaient d’infâme piquette !

En 1694 le Château appartient à la famille Gand le Bland du Roullet et à cette époque à François Louis, Chevalier et Marquis du Roullet.

Le 25 mars 1726 le Château appartient à François Le Bland du Roullet, marquis de Normanville et à Élisabeth, Marguerite Durand de Villegagnon.

Le 10 avril 1716 nait à Normanville François-Louis Gaud Le Bland du Roullet, connu sous le nom de bailli Du Roullet. Il a servi comme Officier dans les Gardes Françaises. Pendant que cet homme d’un caractère aimable et de beaucoup d’esprit se trouvait à Vienne en qualité d’attaché à l’ambassade de France, il connut Gluck, et l’encouragea vivement à se rendre à Paris. Il devint son collaborateur pour deux grands opéras, Iphigénie en Aulide (1774) et Alceste (1776), pièces imitées de l’italien et en vers libres. On a encore de lui : les Effets du caractère, comédie en cinq actes et en vers, jouée sans succès sur le Théâtre-Français et non imprimée ; une Lettre sur les drames-opéras (1776) ; et l’opéra Les Danaïdes (1784), musique de Salieri. Il eut part aux Mémoires pour servir à l’histoire de la révolution opérée dans la musique par Gluck (1781). Auteur dramatique et librettiste, il décède à Paris le 2 août 1786.

En 1789 éclate la révolution française, le château est entre les mains des Bochart de Champigny. A Normanville rien ne se passe, les Bochart semblent bien considérés dans le pays.

Préparation de la convocation des États Généraux, par le Roy, à Versailles le 27 avril 1789.

Les Cahiers de Doléances.

Avant la révolution de 1789 on ne parle pas de Commune, mais de Paroisse.

Le 8 mars 1789 à l’issue de la messe, au son de la cloche se sont assemblé au Coffre* de la Fabrique* : Jean Monnier Syndic*, Antoine Fortier, François Hommais, Pierre Fauchet, François Liesse, Jean-François Godard et

François Gausseaume pour rédiger leur Cahier de plaintes, doléances et remontrances en conformité des lettres de Sa Majesté le Roi Louis XVI en date du 24 janvier 1789.

1° La récolte dernière fut très mauvaise tant pour le blé que pour le vin causé par la rigueur de l’hiver et les pommiers ne donneront que la moitié.

2° Toutes les terres qui ont été vendue ont été acheté par le Seigneur à droit féodal. Que tous les communs* et les pâtures ont été par lui close et qu’on ne peut plus élever des bestiaux. Que la paroisse est si pauvre, que le plus grand nombre des habitants ne peuvent parvenir à se procurer le pain nécessaire à la vie.

3° Les cerfs et biches qui sont très fréquents font des dégâts considérable aux arbres et grains et surtout les pigeons qui sont en très grand nombre cause beaucoup de perte, sur le peu de bien qui reste à la-dite paroisse.

4° Que ce qui met le comble à leur misère extrême est le prix du blé. Avec la meilleur volonté de travailler il faut rester aux habitations faute d’ouvrage.

5° Que les plaintifs supplient très humblement le Ministère de vouloir bien s’occuper des objets auxquels il est possible de remédier pour faire cesser l’extrême misère qui est général. Comme rétablir le commerce faire baisser le prix du blé.

Qu’on soit taxé selon le bien qu’on possède, que l’ordre de la justice fut moins dispendieux pour terminer les affaires en litiges et que ceux qui possèdent les biens payent les charges.

Le 8 mars 1789 à l’issue de la rédaction du Cahier de plaintes, doléances et remontrances et lecture aux présents sont désignés après avoir murement délibéré sur le choix des députés à porter sur François Liesse et Pierre Fauchet qui ont accepté et promis de s’en acquitter fidèlement. Normanville compte 37 feux dont 17 sont au service du Château.

  • Les communs sont les chemins herbus et terrains vagues où l’on peut faire paitre les vaches.
  • Syndic : représentant des habitants de la paroisse, il détient une des clés du Coffre*.
  • Coffre : malle en bois possédant deux ou trois serrures et permettant de conserver les archives et l’argent de la paroisse.
  • La Fabrique : désigne un ensemble de décideurs nommés pour assurer la collecte des fonds et revenus nécessaires à la construction d’édifices religieux et à l’entretien de ceux-ci. (Églises, Chapelles, Calvaires, argenterie, luminaires, Ornements.) Ils tiennent les comptes et encaissent les revenus des quêtes et offrandes mais aussi la location des places de bancs dans l’église.

Les assemblées se tiennent dans l’église après la messe.

Le 9 mars 1789 les représentants vont remettre au Bailli d’Évreux les Cahiers.

L’Assemblée du 27 avril 1789 réunie 308 députés du Clergé, 285 de la Noblesse et 621 du Tiers-État.

En 1792, les choses se gâtent à Paris : c’est la terreur. Les Champigny, à tort ou à raison, s’estiment en danger, ils prennent le chemin de l’exil, en Angleterre ou dans les colonies françaises. Les épouses restent en France sans être inquiétées.

Amable Jean Conrad Bochart Comte de Champigny, lui, embarque à bord du ”Princesse Élisabeth“ et quitte Falmouth le 18 octobre 1796 en direction de la Martinique, il s’est souvenu qu’un de ses ancêtres avait acquis dans ce lieu des biens considérables et qu’il était décédé en 1754. Amable n’avait que 26 ans et était bien résolu de prendre en main la régie du bien familial, il s’était muni avant son départ des documents et pouvoirs nécessaires.

Fatalement, ils sont portés sur la liste des émigrés, leurs biens sont saisis et vendus aux enchères. A Normanville les biens sont vendus comme “Bien National” sauf le château. Nous avons l’inventaire détaillé du mobilier. Le régisseur fait son possible pour limiter les dégâts.

Amable a fait ce qu’il a dit, il a repris en main la gestion des biens mais il est toujours célibataire !

Ses pensées se fixe sur la plus jeune des six filles de Monsieur de Seyssel et de sa femme Catherine, Arthémise Durant de la Joubardière : Mademoiselle Louise Caroline dite La Tour. Elle est née le 4 juin 1785 et a donc 15 ans de moins qu’Amable, elle est jolie, fine, élégante. Elle était amie et cousine germaine de Joséphine Bonaparte.

Caroline accepte le mariage mais lui impose comme condition que sa première année de mariage se passerait à Saint-Pierre et qu’elle emmènerait sa mère en France avec eux. Monsieur le Comte Amable Jean Conrad Bochart de Champigny se marie religieusement le 3 juillet 1802 à Saint-Pierre (Martinique) dans l’église Notre Dame de Bomport avec Louise Caroline de Seyssel. La vie du couple est parsemée d’embûches et de crises : Caroline veut rester avec sa mère à Saint-Pierre.

Les parents d’Amable, le Marquis et la Marquise de Bérulle venaient de mourir en France, il y avait là certainement des biens à hériter.

Le Comte, seul, rentre en France en novembre 1805, il s’affaire à régler les problèmes.

Le château délabré, faute d’entretien, est dans un tel état qu’il est démoli, seul sera conservé la poterne encore visible à ce jour.

Les matériaux récupérés serviront à reconstruire de 1815 à 1840 un château plus modeste destiné non plus à la défense d’Évreux mais à créer une résidence d’habitation embellie de deux rotondes. C’est sa sœur, Madame Adélaïde Louise Bochart de Champigny devenue Comtesse de Menillet du fait de son mariage avec de La Roque de Menillet, qui va s’occuper avec soins du réaménagement du château. Le parc est remodelé style jardin anglais, les arbres actuels âgés de 180 ans au minimum ont été soigneusement conservés : tilleuls, marronniers, platanes, hêtres. La demeure est au milieu d’un jardin anglais et les pièces d’eau qui faisaient face au château sont comblées. Un parc à la française est créé.

Dès son retour il a écrit à l’impératrice Joséphine amie et cousine de son épouse. “Madame, arrivant de la Martinique, mon soin le plus empressé est d’apporter au pieds de Votre Majesté mon hommage profondément respectueux, ainsi que mes vœux pour la conservation de vos jours et de votre parfait bonheur. Votre Majesté, Madame, a daigné m’accorder il y a un an, sa puissante protection pour faire obtenir la remise des biens que je suis appelé à recueillir dans la succession de Monsieur et Madame de Bérulle, mes aïeux maternels, biens qui appartiennent autant à mon épouse, Mademoiselle Caroline de Seyssel, qu’à moi-même, puisque la jouissance lui en est assurée par contrat. Cette affaire n’est pas définitivement terminée. Je sollicite actuellement de la justice de Sa Majesté l’Empereur et Roi, un nouvel examen de ma demande et des raisons qui viennent à l’appui.

…etc.”.

Madame Bonaparte avait écrit au ministre des Finances le 22 mai 1803 : ”je vous demande, citoyen ministre, d’examiner avec bienveillance et intérêt l’affaire de Mr de Champigny, marié à la Martinique avec l’une de mes cousines. Je désire beaucoup qu’l obtienne la justice qu’il demande et vous m’obligerez beaucoup si la décision de son affaire est telle qu’il la désire. Je vous le recommande. Joséphine Bonaparte. “

Lorsque tout est prêt Madame, son épouse, le rejoint le 2 août 1816. Ils ont pu se procurer une expédition de l’acte de célébration de leur mariage religieux certifiée par le curé de l’église Saint-Pierre. Cette formalité est prescrite par l’article 171 du code civil et permet de célébrer le mariage civil à Normanville le 23 août 1817.

Signé Noyon adjoint au Maire.

Amable Jean Conrad de Bochart de Champigny est nommé maire de Normanville à compter du 1er Janvier 1808, il exercera ces fonctions jusqu’au 30 avril 1821.

A cette époque le maire est nommé par le préfet. Le maire et son premier adjoint doivent prêter serment devant le conseil municipal : ” Je jure obéissance aux Constitutions de l’Empire et fidélité à l’Empereur. “

En 1815 il est nommé Colonel de la 1ère Légion des Gardes Nationaux de l’arrondissement d’Évreux.

Caroline lui donnera quatre fils, dont un seul survivra : Jean Paul Bochard de Champigny.

La guerre franco-allemande du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871.

L’impréparation de l’armée française, la supériorité numérique des allemands (1.200.000 hommes contre 900.000), ainsi que le déséquilibre important en matériel vont nous mener rapidement à la défaite. L’armée allemande (ou prussienne dite casque à pointe) occupe rapidement et en livrant de courte bataille, tout ou partie les départements de l’Est, l’Aisne, l’Oise, l’Eure et Loir, la Sarthe, le Loiret, la Somme, la Seine-inferieur, l’Eure. Paris est tombé en septembre 1870. C’est une succession de défaites.

Aux combats de Moulineaux (Près de Rouen), en décembre 1870, participe le Lieutenant Conrad Bochart de Champigny, commandant le 3ème bataillon des mobiles de l’Eure. Lui est donné l’ordre de poursuivre vers Grand-Couronne il prend la direction de la ferme de la Fleurière, en passant devant la ferme Duclos un habitant de Moulineaux, Séraphin Neveu, l’interpelle : Prenez garde, n’avancez pas, les Prussiens sont là, leur artillerie est massée sur les pentes du Grand-Couronne ! “ Avec son bataillon il continu d’avancer, soudain une pluie d’obus s’abat, les soldats se couchent dans la neige. Une quinzaine de mobiles sont atteints, et, parmi eux le Lieutenant Conrad qui à la jambe fracassée et le mollet enlevé par un éclat d’obus. Les sergents Millet et Etienne enlèvent les corps du lieutenant et d’un autre soldat. Séraphin Neveu qui a tout vu s’empresse d’atteler une charrette, et, sous une pluie de balles, retrouve l’abbé Odieuvre qui porte les premiers secours. On ramène Conrad à Normanville au château ou son père lui fera donner des soins, mais Conrad expirera après quinze jours de souffrances le 12 janvier 1871. Marie Boniface Michel Victor Conrad Bochart Comte de Champigny, âgé de 24 ans, est inhumé au cimetière de Normanville. Son père est le propriétaire du château et a été Maire de 1854 à 1873.

Au bord de la grande route de La Bouille, à gauche, un calvaire de granit fixe l’endroit où Conrad tomba, il porte l’inscription suivante :Au Lieutenant Conrad Bochard Comte de Champigny, mortellement frappé le 30 décembre 1870, ses camarades du 3ème bataillon des mobiles de l’Eure.

Cette stèle a été déplacée au bord de la route nationale à Grand-Couronne près du château de Robert le Diable.

Conrad BOCHART de CHAMPIGNY né le 5 juin 1846 à Paris ; décédé le 12 janvier 1871 à Normanville (Eure).

Fils de Jean Paul BOCHART de CHAMPIGNY né le 1er novembre 1819 à Normanville, décédé le 28 juin 1915 à Normanville, Marquis de CHAMPIGNY (sur Marne).

Et de Louise Victoire Laure JAHAM de COURCILLY née le 23 décembre 1821 à Saint-Pierre, Martinique, décédée le 8 février 1898 à Normanville.

Mariés le 6 juin 1843 à Paris VIIIème.

Parents :

- Amable Jean Conrad BOCHART de CHAMPIGNY Propriétaire et Maire de Normanville, Chevalier des Ordres de Saint-Jean de Jérusalem et de Saint-Louis, Lieutenant-Colonel d’Infanterie né vers 1770 décédé le 5 juillet 1821 à Normanville.

Marié le 23 aout 1817 à Louise Caroline de SEYSSEL née le 4 juin 1785 en Martinique, décédée le 6 avril 1829

à Paris

Jean Paul lui succède. Il se marie à Paris le 6 juin 1843 avec Louise Victoire Laure Jaham de Courcilly née le 23 décembre 1821 à Saint-Pierre, Martinique. Décédée le 8 février 1898 à Normanville.

Maire de Normanville, élu, de 1854 à décembre 1873. Il partage son temps entre Normanville et Paris.

Pour la commune il compte sur Auguste, Honoré, Hommais son premier adjoint.

Pour le château c’est sa tante Adélaïde Louise Angèle devenue par mariage Madame de Menillet. (Veuve)

Le presbytère.

Le terrain avait été légué à la commune de Normanville par Madame Aimable Adélaïde Louise BOCHART de CHAMPIGNY, (sœur de Amable Jean Conrad), décédée le 4 juin 1823 à Normanville. Veuve de Monsieur Ferdinand Georges Aimable DELAROQUE MENILLET domicilié à Paris n° 9 du Canivet aux termes de son testament fait en la forme olographe en date à Normanville du 29 juin 1822 déposé au rang des minutes de Maître PECHET notaire à Evreux le 10 juin 1823.

Ce legs a été accepté par Monsieur Louis DOUCERAIN propriétaire demeurant en la commune de Normanville, ayant agi en sa qualité de Maire de ladite commune en exécution d’une ordonnance royale en date du 14 décembre 1825, aux termes d’un acte reçu par Maitre PECHET, notaire à Évreux le 28 janvier 1834.

Les constructions ont été édifiées sous l’égide de la commune de Normanville, en 1861, comme l’indique une inscription sur une pierre de la façade.

Propriété sise à Normanville construite en briques et pierres, couverte en ardoises.

Rez de chaussée 4 pièces, 1er étage 2 chambres, grenier au-dessus.

Attenant à la maison bâtiment à usage de bucher et cabinets. Jardin et puits.

Contenance : 1.696 m2. Ancien cadastre n° 70 et n° 71 section A et repris cadastre rénové lieu-dit le Mont Moulant n° 25 et n° 26 section A. N° 25 pour 815 m2 et N° 26 pour 795 m2. Soit environ 1610 m2.

(Nous ignorons ce qu’il est advenu du terrain de 1825 à 1861. Aux A.D. nous avons trouvé dans le registre recette-dépense de 1835 une ligne de dépense intitulée : réparation presbytère 150 francs. ??? Cette indication laisse à penser qu’un ancien presbytère aurait été construit).

Le 30 novembre 1929, vente par adjudication par la Commune de Normanville représentée par son Maire assisté de deux membres du conseil municipal en vertu d’une délibération du conseil municipal en date du 8 juillet 1929, approuvé par Monsieur le préfet de l’Eure le 6 septembre 1929. Acquisition le 30 novembre 1929 pour la somme de 15 100 francs par : Monsieur GRUJON Henri Charles veuf de Madame GAUCHET Louise Marie Josèphe et part Monsieur MOULTON Donatien Charles et son épouse BACHLAI Valentine.

Le 3 février 1951, Monsieur CHANDON Georges Auguste procède à l’achat de cette propriété, à usage d’habitation privée pour la somme de 350 000 anciens francs.

Le 28 août 1964, Monsieur OCON Salvador et Madame LEGROS Denise Marguerite Solange, font l’acquisition de cette propriété, à usage d’habitation privée, pour la somme de 25 000 francs.

Par acte de 1973 M. et Mme. EVEN achètent ce bien à usage d’habitation privée.

Par acte de mars 1993 Mme GAUCHIER Jeanine prend possession de la propriété. A usage d’habitation privée. Elle achète une parcelle de terrain à M. et Mme. DEMARLY. Lot A 177 de 278 m2. Cette acquisition lui permet d’avoir un accès donnant sur le chemin rural n° 9.

Par acte d’avril 2015 une S.C.I. Achète la propriété à usage d’habitation privée.

Depuis novembre 2017 M. et Mme. DEHOVE sont les propriétaires actuels. Nous les remercions vivement pour leur aide.

Le 17 juin 2020 vu aux A.D. bilan :

1862 / 1869 construction presbytère dépense recette 750 francs par année (sans autre précision).

1864 / 1865 construction clôture presbytère recette dépense 500 francs.

1865 remise en état du puits du presbytère.

1835 réparation du presbytère 150 francs ? Ceci laisse supposer qu’un autre presbytère aurait existé avant 1861.

Au printemps 1872 la ligne de chemin de fer à voie unique relie Évreux à Acquigny. Cette section sera fermée au service des voyageurs le 1er mars 1940.

En 1880-1881, Jean Paul BOCHAERT de CHAMPIGNY, offre à la commune un terrain pour construire la Mairie et l’école. Elle sera inaugurée en 1881 par Mr le Maire de Normanville : Mr Édouard Dubois.

La dynastie des Bochart de Champigny et de Normanville s’achève. Avant son décès le 28 juin 1915 il lègue ses biens à :

- Son neveu : Le Vaillant de Glatigny Jean, Gaston. (Fils d’Eugène Joseph et de Agathe Pauline Creuze de la Touche).

- Sa nièce : Le Vaillant de Glatigny Paule, Marie, Laure. (Fille d’Eugène Joseph et de Agathe Pauline Creuze de la Touche). Épouse de Louis, Joseph Josson de Bilhem décédé en 1945.

Mme JOSSON de BILHEM Paule, Marie, Laure, née Le VAILLANT de GLATIGNY hérite en outre du Château et du parc attenant. Pendant la guerre 1914-1918 elle est infirmière de la Croix Rouge à Evreux, dans les hôpitaux complémentaires. Le journal officiel du 30 septembre 1919 mentionne ”Infirmière diplômée d’une valeur professionnelle reconnue ; depuis le début de la guerre a prodigué ses générosités et ses soins aux blessés avec un dévouement sans bornes. Elle c’est en outre intéressée aux réfugiés, hébergeant chez elle (au château de Normanville) à ses frais quinze évacués de Lens et en pourvoyant largement à l’installation de vingt-cinq autres évacués de l’Oise. “ Elle reçoit La Médaille d’Or de la Reconnaissance Française de la Croix Rouge. Née à Verneuil le 13 juin 1882, décédé le 22 avril 1949 à Paris XVIème.

Louis JOSSON et son épouse Paule Marie Laure vont faire de la maison de campagne, un château, il l’embellira par deux rotondes de style néo-classique et par divers aménagement intérieurs pour le transformer en une superbe demeure, richement meublée et décorée avec gout. Il fera construire diverses dépendances, en particulier de nouvelles écuries. C’est un fin cavalier et il créera, le long de l’Iton, une avenue qui mène jusqu’à Caër lui servant de parcours de steeple-chase avec obstacles.

Ils poursuivront inlassablement la lourde tâche qu’est l’entretien d’une telle propriété.

Dès 1930, ils installeront en amont du pont sur l’Iton, une mini-centrale électrique mue par l’Iton et électrifiera le château.

Quant à Jean Gaston Le Vaillant de Glatigny il suit des études à l’École Nationale d’Agriculture de Grignon (Yvelines), et bénéficie d’un sursis d’incorporation.

Le 14 septembre 1901, il est incorporé, pour effectuer son service militaire, au 28ème Régiment d’Infanterie à Évreux.

Le 20 septembre 1902, il est mis dans la disponibilité. Il reprend ses études et le 20 mai 1905 il obtient le diplôme d’ingénieur agricole.

Le 7 octobre 1904 il a reçu de Mr le préfet, le certificat de capacité pour la conduite des voitures automobiles et motocycles à pétrole.

Le 4 avril 1907 il s’installe, chez son grand-oncle, au château de Normanville.

Le 1er juin 1908 il est élu Maire de Normanville, il a 28 ans, il le restera jusqu’au 1er août 1914, date de la mobilisation générale. Il sera remplacé par son 1er adjoint, Narcisse Duval, jusqu’au 1er avril 1919.

Le 9 novembre 1910, il épouse à Paris 7ème Rosalie, Marie, Françoise Turmel.

En 1911, il a repris la ferme de son grand-oncle Jean Paul Bochart de Champigny, au hameau de Caër. Il y pratique l’élevage de vaches et de moutons ainsi que la culture. Il met là en œuvre ses qualités d’ingénieur en agriculture. Il est le principal employeur de Normanville. (Pour la ferme : 1 berger, 1 vacher, 1 bouvier, 1 chef de culture, 3 charretiers, 1 menuisier, 4 journaliers, 1 garde champêtre, et pour la maison : 3 domestiques, 2 cuisinières, 1 valet de chambre).

Au château Monsieur de Champigny tient à sa disposition 2 journaliers, 4 domestiques, 1 valet de chambre, et un garde forestier.

Le 1er août 1914, c’est la mobilisation générale Jean Gaston est affecté au 3ème Escadron du Train. Il est sergent.

Le 1er avril 1919, libéré, il regagne Normanville.

Pendant la Seconde guerre mondiale à l’été 1940, l’état-major allemand occupe le château assez proche de la base aérienne avec un accès facile. Ils donnent quelques jours aux Josson pour déguerpir. Ils laissent dons le château et tout ce qui est dedans en son état.

Pendant quatre ans, ce sera un va et vient incessant d’officiers, d’ordonnances, de véhicules et de matériels divers.

Après le débarquement des alliés en Normandie, la base aérienne va se trouver en première ligne. Elle sera évacuée et l’État-Major quitte Normanville.

Ils laissent un château vide, saccagé et un parc délabré.

Les Josson sont septuagénaires et ne se sentent le courage d’entreprendre la restauration de cet ensemble auquel ils avaient consacré beaucoup de soins et d’argent.

Monsieur Josson meurt en 1945, Madame Josson avait beaucoup regretté de ne pas avoir d’enfant.

Elle décide de faire quelque chose pour celles que l’on appelait à l’époque les filles-mères, souvent en difficulté, d’autant que leur cas était sévèrement jugé à l’époque.

Elle fait don du château et de six hectares du cœur du parc à une œuvre créée pour accueillir les mères célibataires de l’Eure.

Cette œuvre s’appellera : ”Le Nid“.

Pendant dix ans, elle rendra beaucoup de services et de nombreux enfants naitrons au château. Cette œuvre était dirigée et animée par mademoiselle Pichon qui jouissait de l’estime générale et gérait bien cet abri. A son départ, l’œuvre cessa son activité.

Comme il était prévu à l’acte de donation, en cas de cessation, le château et le parc revenait au donateur. Entre temps, Madame Josson était décédée, le 22 avril 1949, laissant pour héritière une nièce : Madame Marie Georgette Julie Louise Lemonnier de Loriere, devenue par mariage Madame Marie de Pertat.

Madame Marie de Pertat va rechercher de nouveau une œuvre.

Elle cèdera le château et le parc à une association : ”L’Abri“, qui en fera un hospice pour personnes âgées, sous le patronage de Monsieur Jean de Broglie, député de l’Eure de 1958 à 1973.

L’œuvre fonctionnera cahin-caha pendant une vingtaine d’années. Le parc a servi de cynodrome pour distraire les résidents.

En 1976, après l’assassinat de Monsieur de Broglie l’œuvre va fermer, sous le double impératif d’une sécurité contre l’incendie jugée insuffisante et surtout une situation financière très déficitaire.

Le château et le parc vont être cédés en compensation de créance au principal créancier de la maison de retraite. Il est mis en vente mais ne trouve pas preneur en raison de son état.

En 1982, le château sera de nouveau démoli. Pour limiter les frais, un accord est passé avec l’entreprise de démolition, aux meilleures conditions, lui faisant abandon des matériaux.

C’est ainsi que pour la troisième fois, les pierres de taille vont partir, en camion, cette fois-ci vers une nouvelle destination, ne laissant aucune trace du passé.

Ne reste aujourd’hui que les communs, anciennement laiterie et écuries rénovés qui servent de logements.

Mais quand les choses et les gens ont disparu et que les évènements se sont évanouis dans le temps, il reste ”l’HISTOIRE“ et c’est celle que conservera Normanville de ses châteaux mythiques, dont il ne reste plus rien ou presque.

-En avril 1993 une 1ère édition a été écrite, réalisée et publiée par Monsieur Martial de PERTAT et Madame Françoise PERRIN.

-En 2020 une 2ème édition reprenant la 1ère, enrichie de nouvelles données a été écrite, réalisée, et publiée par Messieurs Éric de PERTAT et Roger PELLIER.

Sources et Documentations :

Charpillon et Caresme : Dictionnaire des Communes 1868.

A. Leprévost : Mémoires et Notes 1862 – 1873.

Plaisse A : Évreux et les Ébroïciens au temps de Louis XI (P 169).

Archives Départementales de L’Eure : Séries : 4 E40 – 392 Bis ; Q 987 – 353- 41 ; E 487 – à 500 ; E 2415-2416- 2417-2429-2674-2675-2676 ; G 1049 ; H 767-799 ; 75 B1. Plans : 439 EDT 4-1841 (Lenglet) ; III PL 455-1811 (Follin).

Archives privées de la famille de PERTAT.

Paris-Normandie.

Wikipédia.

Recueil des travaux de la Sté libre, tome 7 /1919.

Page d’Histoire.

Archives Départementales de l’Eure.

Généanet.

La revue de Paris 03/1930 Édition 1930.

Famille DEHOVE, Propriétaire actuel du Presbytère.

Mme Simone VINCENT, Normanville.

JOSSON Louis Joseph Henri Emmanuel : né le 25 décembre 1868 à Dinan, Cotes du Nord.

Le 12 octobre 1889 il s’engage au 4ème Régiment de Chasseurs à cheval comme Chasseur de 2ème classe, Brigadier le 21 juin 1890, Maréchal des logis le 24 décembre 1890, Maréchal-fourrier le 16 avril 1893.

Le 24 décembre 1894 : Sous-Lieutenant au 19ème Régiment de Chasseurs à cheval.

Le 21 décembre 1896 : Lieutenant, le 24 septembre 1899 : Lieutenant porte-étendard.

Le 5 juillet 1899 : mariage à Verneuil-sur-Avre avec Paule Marie Laure Le VAILLANT de GLATIGNY.

Le 30 décembre 1901, passé au 6ème Régiment de Dragons.

Le 24 décembre 1909, nommé Capitaine au 18ème Régiment de Chasseurs.

Le 24 mars 1911, affecté au 17ème Régiment de Chasseurs.

Le 11 avril 1911, détaché à l’État-Major de la 2ème Brigade de Chasseurs.

Le 9 mai 1912, affecté au 7ème Régiment de Chasseurs comme Capitaine-commandant.

Le 4 août 1914, parti en campagne comme Capitaine commandant le 2ème Escadron.

Le 19 janvier 1919, passé au 14ème Régiment de Dragons.

Courant mars 1919 il démissionne, rejoint son épouse à Normanville.

Citations :

Ordre du 15 juillet 1915 : “Excellent Capitaine Commandant qui a donné depuis le début de la campagne des preuves exceptionnelles d’énergie et de volonté. A su très bien employer son Escadron principalement le 3 novembre 1914 ou il a brillement contribué à repousser l’ennemi à 50 mètres des tranchées.

Chevalier de la Légion d’Honneur le 13 juillet 1915, avec Croix de Guerre.

Le VAILLANT de GLATIGNY Jean Gaston : né le 24 août 1880 à Verneuil-sur-Avre, Eure.

Maire de Normanville à compter du 1 juin 1908 jusqu’au, ?.

Le 1er août 1914, c’est la mobilisation générale Jean Gaston est affecté au 3ème Escadron du Train. Il est sergent.

Le 7 février 1915, promu Sous-Lieutenant à titre provisoire.

Le 12 juin 1915, promu Sous-Lieutenant à titre définitif.

Le 12 juin 1917, promu Lieutenant à titre définitif.

Le 22 septembre 1917, passé au 19ème Escadron du Train.

Le 1er janvier 1918, affecté au 20ème Escadron du Train.

Le 1er avril 1919, libéré, il regagne Normanville.