SAINT GAUD

HISTOIRE DE SAINT GAUD

RESUME

Gaud d'Évreux (Gaudus ou Waldus 491), aurait été le deuxième évêque d'Evreux de 440 à 480. Il est vénéré comme thaumaturge, et fêté le 31 Janvier.

Saint Gaud est né dans une riche famille d'Evreux vers l'an 400. Touché par les profanations perpétrées par les habitants après la mort de Saint Taurin (premier évêque d'Evreux), il entreprit de restaurer la religion chrétienne dans sa région. Aussitôt, il prêcha l'Evangile et construisit des églises.

Il aurait été le deuxième évêque d'Evreux pendant 40 ans avant de se retirer en 480 pour finir sa vie dans la forêt de Scissy (forêt mythique qui aurait existé dans la baie du Mont Saint Michel avant sa destruction et son engloutissement par les eaux liés à l'imaginaire raz de marée de Mars 709) où il mourut aux environs de l'an 491.

Les miracles survenus près de ses reliques étaient innombrables, le peuple lui rendit hommage par l'adage suivant : « le bienheureux saint Gaud guérit de tous les maux. » Il est réputé pour guérir tout particulièrement les maladies nerveuses des petits enfants et les dépressions.

Il est révéré à Saint Pair sur Mer (commune de la Manche) où un autel lui est consacré. Les parents y venaient autrefois faire bénir les langes de leurs enfants et les préserver ainsi de la maladie. Les pèlerins adressent aujourd'hui leurs demandes sur un registre ou bien sur les billets de demandes de messes.

Une église lui est dédicacée à Normanville, notre commune.

 

 

 

 

VERSION PLUS DETAILLEE

30 ou 31 janvier, saint Gaud ( Originalité : il est normalement fêté le 30 janvier dans l’ordo de tous les diocèses “Normands”, mais normalement il est fêté le 31 janvier dans le diocèse d’Evreux )

Que sait-on de la vie de saint Gaud ?

3ème évêque d’Évreux de 440 à 480, [ v400-491] après saint Taurin et saint Mauxe.

 

A l’époque des invasions barbares en Gaule, de courageux apôtres pénètrent peu à peu les campagnes, mais l’idolâtrie reprend souvent le dessus, et l’on ne rencontre plus que quelques chrétiens dispersés. Cependant monastères et abbayes vont s’implanter, défricher la forêt, cultiver la terre, venir en aide aux populations.

 

C’est dans ce contexte, à la fin du Vème siècle, que naquit Gaud dans une riche famille d’Evreux.

Confié pour son éducation et sa formation religieuse à un fidèle serviteur de Dieu, nommé Léonce, cet enfant intelligent souffre de voir les églises profanées et les chrétiens persécutés. Il conçoit alors le désir profond de consacrer sa vie à relever la foi chrétienne dans la région. Avec Léonce, il vient souvent prier au tombeau de saint Taurin qui, le premier, avait apporté l’évangile à Evreux.

Le désordre des guerres étant apaisé, le jeune Gaudus (ou Waldus) parcourt les campagnes, regroupe les chrétiens et les persuade de revenir en ville autour des quelques prêtres restés à Evreux. Malheureusement, il n’y a pas d’évêque pour exhorter ce petit peuple chrétien. Avec quelques compagnons, Gaud se rend à Rouen pour obtenir du Métropolitain qu’il leur envoie un évêque. Celui-ci, qui a entendu parler du jeune Gaud, les reçoit avec sympathie et se montre touché par l’éloquence, la foi, le zèle et l’air de sainteté de Gaud. Il convoque quelques évêques et, après délibération, désigne Gaud lui-même comme évêque, aux acclamations de la foule.

Alors Gaud se met à l’œuvre : « il renverse les temples des faux dieux ; et sur leurs ruines, il bâtit des églises au Dieu vivant » ; il soutient et forme le clergé ; il éclaire le peuple par sa prédication. Il travaille ainsi pendant plusieurs dizaines d’années, jusqu’au jour où, trop fatigué, il pense devoir laisser sa charge épiscopale à un successeur plus jeune. 

Quant à lui, il désire terminer sa vie dans la prière et la solitude. Il se retire alors quelques temps dans un ermitage près d’Evreux. C’est là que se trouve l’antique chapelle de Notre-Dame-du-Gaud (ce qui veut dire Notre-Dame de la forêt), près de Guichainville. Mais les fidèles d’Evreux viennent nombreux le saluer et reconnaître ses vertus ; très vite il décide de s’éloigner vers l’ouest, et se retire au diocèse de Coutances, près de la mer, à Scissy, où la forêt recouvrait une partie de la baie actuelle du Mont-Saint-Michel. 

Auprès du cimetière, Gaud se bâtit une cellule où il célèbre la messe ; il prend la robe de bure des ermites et mène une vie cachée, dans la pénitence et la prière. Il ne sort que par nécessité, mais tous ceux qui le rencontrent sont frappés par son rayonnement et sa sainteté. A sa mort, il est enterré dans un sarcophage de pierre, en l’église de Scissy, forêt devenue plus tard la commune de Saint-Pair-sur-Mer et son ermitage deviendra plus tard une abbaye.

Pendant les siècles suivants si bousculés par les périodes d’invasions, de guerre et de ruines, jusqu’à la reconstruction des églises sous les premiers ducs de Normandie, les fidèles continuent à honorer saint Gaud en le priant chez eux, évitant d’aller à son tombeau pour ne pas le signaler à ceux qui l’auraient profané. Jusqu’à ce jour du 11 juillet 1131, où fut miraculeusement retrouvé le corps du bienheureux Gaud.

Au printemps 1131, le curé de la paroisse, un homme pieux nommé Gautier, se préoccupe de l’état de son église et même s’inquiète de voir les poutres du vieux clocher toutes pourries et tombant de vétusté. Il insiste, un dimanche, auprès de ses paroissiens pour que ceux-ci entreprennent la construction d’une tour, lui-même n’en ayant pas les moyens.

La nuit suivante, se reposant sur son lit, il entend une voix du ciel qui lui dit : « Gautier, commence la tour sans te préoccuper d’autre chose ». Il se lève alors de grand matin, va célébrer la messe et apercevant un de ses paroissiens, Guillaume, en prière, lui dit ce qui est arrivé ; il partage aussi son secret avec son vicaire, Pierre. De nouveau, dans la semaine, la voix se fait entendre : « Gautier, commence la tour sans t’occuper d’autre chose ». A ses objections, la voix réplique : « Ne crains rien, il y a dans l’église un trésor plus précieux que l’or et l’argent ».

Les paroissiens, mis au courant, s’engagent à fournir argent et travail autant qu’ils le pourraient. On dresse l’état des souscriptions promises et l’on fait venir les maçons. Voilà ce que nous révèle un ancien récit : « Un des ouvriers, eût-il à peine commencé à creuser, qu’il rencontre un cercueil de pierre qu’il perce d’un coup de pic ; en même temps, il en sortit une fumée si épaisse, et une odeur si douce, que ceux qui étaient dans l’église ne se voyaient point et en furent embaumés, ce qui s’étendit jusque dans le monastère bâti sur une colline voisine de l’église… »

C’est jour de marché sur la place, et jour d’audience, et fête de saint Benoît ; il y a donc grand monde à l’entour. Tous accourent, Guillaume regarde par l’ouverture faite au cercueil, il aperçoit le corps d’un homme mort qui avait conservé sa chair et sa peau ; sous la tête du mort, il y a une pierre avec une inscription. Un prêtre d’Avranches arrive bientôt, examine la pierre et lit :

Hic jacet Beatus Gaudius,

Ici repose le Bienheureux Gaud.

 

Alors tous les assistants se rappellent les récits de leurs aïeux au sujet d’un saint ermite qui vivait près du cimetière dans une cellule, après avoir été évêque d’Evreux, mais bien oublié en ces temps.

Tout est remis en place, à l’exception de la pierre et l’on continue les travaux. 

Dès lors se répand la nouvelle, et de nombreux miracles s’accomplissent au tombeau du bienheureux. Les offrandes affluent et permettent de bâtir la tour.

 

 

Le culte de saint Gaud.

La nouvelle de la découverte du tombeau et des restes de saint Gaud dans l’église de Saint-Pair se répand très vite dans les alentours et dans toute la Normandie. Avec foi et piété, les pèlerins accourent de partout, le suppliant pour la guérison d’un malade, l’apaisement d’un enfant sujet à des crises nerveuses, l’acceptation d’une grande détresse, la conversion d’un pécheur, et, par des miracles éclatants, Dieu répond à leur ferveur.

De nombreuses paroisses organisent des pèlerinages annuels, et l’église voit des processions solennelles entrer au chant des cantiques et participer à la messe.

De nombreux miracles attestés au XIIème siècle. Dans les jours suivant la découverte du tombeau, parmi les infirmes présents, une femme ayant une main toute déformée repart guérie, un curé tombé dans le bief d’un moulin est sauvé par l’appel fait à saint Gaud… et ainsi au cours des siècles suivants et jusqu’à nos jours. Toutes ces manifestations sont les signes matériels de la transformation des cœurs et des âmes : prières, confessions, communions, actes de générosité, paix du cœur, tout est grâce auprès des reliques de saint Gaud.

En 1664, l’évêque de Coutances, en raison de l’affluence des fidèles au tombeau de saint Gaud, et reconnaissant les nombreux miracles qui s’y produisent journellement, décide de lever le corps et d’en faire la translation dans une châsse préparée pour recevoir les saintes reliques qui sont trouvées alors en parfait état de conservation. La châsse est remise dans le tombeau. C’est à cette occasion, au cours de cérémonies grandioses, que quelques ossements sont retirés et distribués pour les cathédrales de Coutances et d’Evreux, d’Avranches et de Saint-Malo, comme pour l’abbaye du Mont-saint-Michel, pour Mortain, pour l’église de Louviers et pour celle de Normanville.

A plusieurs reprises, au cours des siècles suivants, la châsse est ouverte pour constater le parfait état de conservation des reliques et des procès-verbaux. Au XIXème siècle, la présentation des reliques aux pèlerins est sans cesse améliorée ; aujourd’hui, la plupart des ossements de saint Gaud sont dans un coffre de cuivre, lui-même placé à l’intérieur d’une statue couchée revêtue d’habits pontificaux. C’est en 1853, devant des milliers de pèlerins, qu’est bénite la « chapelle de saint Gaud », dans la partie ancienne de l’église. En 1888, pour répondre aux besoins des pèlerinages, l’église très agrandie est consacrée.

Jusqu’à la fin du XXème siècle, le dernier dimanche de janvier, la fête solennelle de saint Gaud donne lieu à une procession à travers les rues de Saint-Pair-sur-mer en chantant et priant ; la châsse de saint Gaud est portée par les hommes, et les cérémonies du jour se terminent dans l’église par le Salut du Saint-Sacrement.

Saint Gaud est prié chaque jour par ceux qui souffrent d’une maladie nerveuse et retrouvent près de lui le calme et la sérénité et s’en vont pacifiés et progressent dans la Foi

L’église de Saint-Pair-sur-Mer garde comme un trésor les reliques de saint Gaud avec celles de saint Pair, saint Scubilion, saint Senier et saint Aroaste. Saint Pair et s. Scubilon sont nés à Poitiers après 480, ces deux moines portent l’Evangile dans le Cotentin et s’arrêtent à Scissy. Ils fondent les monastères de Coutances, Bayeux, Rennes, Le Mans. Saint Pair sera élu évêque d’Avranches.

FETE DE SAINT GAUD

Saint Gaud est normalement fêté le 30 janvier dans l’ordo de tous les diocèses “Normands”, mais, il est fêté le 31 janvier dans le diocèse d’Evreux).

Dernière mise à jour le 05/04/2023